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secondes. Un bruit sourd et inégal y succéda. M. Staples, qui observa le météore, dit, que lors de sa disparition, il éprouva trois secousses successives, à chacune desquelles le météore s’obscurcissoit, il disparut à la dernière.

Les pierres tombèrent en différentes directions et à la distance de deux lieues les unes des autres ; M. Stoly, ecclésiastique, et M. Bronson de Grunfield, qui ont visité les endroits où les pierres tombèrent, ont publié un long détail des circonstances et des faits qui y sont relatifs, dont voici le précis.

Ils se transportèrent d’abord à Grunfield, où ils trouvèrent un trou dans la terre de 4 pieds de profondeur et d’autant de diamètre. La direction du trou étoit oblique, la pierre ayant tombé d’abord sur un rocher dont la surface se trouvoit brisée, et ensuite s’étoit enfoncée dans la terre. La pierre étoit cassée en plusieurs morceaux, dont le plus grand pesoit 6 ou 8 livres ; la totalité auroit rempli un boisseau anglais, ou à peu-près 4 décalitres. Ces messieurs en ramassèrent quelques-unes, le reste ayant été emporté par les habitans. La terre du trou avoit été jettée à 10 ou 15 mètres de distance, et l’on trouva au fond l’herbe qui couvroit auparavant la surface du sol. Le trou avoit été découvert par M. Sceley et sa femme, à 10 heures du matin, lorsqu’ils allèrent visiter leurs bestiaux. Ils avoient vu des éclairs et avoient entendu l’explosion. Tous les habitans du voisinage allèrent examiner le trou et les pierres le même jour.

Le second endroit que ces messieurs visitèrent, étoit la basse-cour de M. Prince, fermier, à une lieue et demie nord-est du premier endroit. Ils y virent un trou de 4 ou 5 pouces de diamètre, et de 2 pieds 2 pouces de profondeur, dont on avoit retiré, le 14 au soir, une pierre pesant 36 livres, pareille à l’autre , tant par la texture que par l’extérieur. M. Prince ainsi que sa femme et ses fils virent les éclairs et entendirent l’explosion et la chute de la pierre qui la suivit et qui les épouvanta beaucoup. M. Prince trouva un autre trou à 27 pieds de la maison, qui lui paroissoit avoir été nouvellement fait. Il ne vit rien dans le trou, mais ses fils ayant entendu parler de la chute de la pierre dont on vient de faire mention, retirèrent la terre et trouvèrent dans le trou une pierre pesant 11 livres, et dont quelques morceaux en avoient été détachés par d’autres pierres qu’elle avoit rencontrées dans sa chute. Cette pierre est en la possession de M. Bronson. Un nommé M. Stubel passoit par cet endroit à la distance de 130 mètres lorsqu’elle tomboit. Il vit le météore et entendit l’explosion et un bruit dans l’air semblable à celui causé par un ouragan.

Le troisième endroit où les pierres météoriques tombèrent, étoit à deux lieues nord-est de la ferme de M. Prince près d’un grand chemin.