Page:Nouvelle Encyclopédie poétique, tome XVIII, 1819.djvu/96

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Qu’il mette au jour tout ce qu’il a de prix.
Et quand viendra reine tant noble et belle,
Que tous ses bourgs retentissent de cris :
« Rien de si beau, rien de si noble qu’elle. »

Aussi, quand Dieu vit sur la terre et l’oude
Tout par l’Envie en désolation,
Enfin touché de la compassion
Qui dans son sein pour nous toujours abonde,
Il resolut que, pour calmer le monde,
Il y falloit une sainte union.
Dans ce dessein, sa bonté paternelle
En tous lieux roule, et sur tous les païs,
La clair-voyante et lointaine prunelle,
Dont la princesse il découvre à Paris,
Où contemplant la royale pucelle :
« Non, le ciel n’a (dit-il) sous son pourpris
» Rien de si beau, rien de si noble qu’elle. »

Lors il voulut descendre dans son cœur,
Et de nos lys y trouvant l’innocence,
Il la jugea la digne récompense
Qu’au jeune roy devoit le roy vainqueur,
Et ne crut pas sa sage providence
Mieux pouvoir rendre aux chrestiens leur bonheur.
D’un seul clin d’œil dont le pôle chancelle,
Il fait venir un de ses purs esprits,
Luy parle ainsi : « Va joindre à tire d’aile