Page:Novalis - Les Disciples à Saïs, 1895.djvu/69

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Le disciple.

Les hommes marchent par des chemins divers. Qui les suit et les compare verra naître d’étran ges figures ; figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu’on rencontre partout : sur lesl ailes, sur la coque des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux, dans les formes des rocs, sur les eaux congelées, à l’intérieur et à l’extérieur des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les clar tés du ciel, sur les disques de verre et de poix lorsqu’on les frotte et lorsqu’on les attouche : dans les limailles qui entourent l’aimant, et dans les étranges conjonctures du hasard... On y pres sent la clef de cette écriture singulière et sa grammaire ; mais ce pressentiment ne veut pas se fixer dans une forme et semble se refuser à devenir la clef suprême. On dirait que quelque alcahest est répandu sur les sens des hommes.