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FRAGMENTS

pour autrui. Il faut qu’en eux-mêmes ils se rencontrent avec les autres, et dans les autres avec eux-mêmes.

La psychologie humaine, comme la science en général, considérera-t-elle l’homme simplement comme un tout, comme un système (et simplement de haut en bas) et la psychologie en général n’aura-t-elle affaire qu’avec des touts ? Alors, la psychologie et la physiologie me semblent absolument unes ; et l’âme ne serait que le principe du système, ne serait que substance ; son séjour serait le ciel. La physiologie en général serait la psychologie universelle, et la nature et l’âme seraient unes aussi ; puisque dans la nature n’est compris que l’esprit du tout, le principe substantiel. — Il faut ainsi séparer Dieu de la nature.

Dieu n’a rien à faire avec la nature ; il est le but de la nature ; ce avec quoi il faut qu’elle s’harmonise un jour. La nature deviendra morale. — Le Dieu moral est une chose bien plus haute que le Dieu magique. — Il faut que nous tâchions à devenir Mages pour pouvoir être vraiment moraux. Plus on est moral, plus on est en harmonie avec Dieu, plus on est divin, plus on est uni à Dieu. Dieu ne nous devient perceptible que par le sens moral. Le sens moral est le sens de l’être, sans affection extérieure, le sens de l’union, le sens du suprême, le sens de l’harmonie, le sens de l’être et de la vie librement choisis et trouvés, et cependant com-