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FRAGMENTS

vité personnelle. L’un stimule et provoque, l’autre touche et remue. L’un est une action de l’esprit, l’autre une passivité de la nature. L’un va de l’apparence à l’être, l’autre de l’être à l’apparence, l’un de la représentation à la contemplation, l’autre de la contemplation à la représentation. Autrefois le poète pouvait être tout à tous, le cercle était encore étroit, les connaissances, l’expérience, les mœurs, le caractère étaient encore semblables chez tous les hommes. Un tel homme, sans besoins, élevait au-dessus d’eux-mêmes, en ce monde, les besoins plus simples mais plus forts des autres hommes, vers la vision plus haute de la liberté. La sensibilité était neuve.

Ne blâme rien d’humain : tout est bon, bien que tout ne soit pas bon partout, ni toujours ni pour tous.

Schiller, en ses recherches, part d’un point fixe, et, par la suite, ne peut plus trouver d’autres rapports que les rapports de la masse déterminante dont il est parti. Schiller peint d’une manière trop aiguë, pour être vrai pour l’œil, comme Albert Durer, non comme le Titien, trop idéalement pour être naturel, dans le sens le plus élevé.

L’histoire est de la religion et de la morale