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obtenus sans un seul homicide collectif. Comment affirmer dès lorsque l’homicide collectif est la cause du progrès ? Comme la lutte contre le milieu physique est la plus âpre que l’individu ait à soutenir, il est naturel que la somme de son bonheur soit en raison directe de l’importance de la victoire remportée sur ce terrain[1]. Or, celle victoire, c’est l’adaptation du milieu aux convenances de l’individu. L’adaptation s’obtient par le travail économique. Affirmer que le progrès résulte de l’homicide collectif équivaut à affirmer que le bien-être de l’homme ne résulte pas de l’adaptation du milieu. Ceci revient à ne pas voir le milieu physique. J’étais donc parfaitement en droit de dire que le darwinisme social nous empoche de voir l’univers, ce qui constitue à coup sûr le plus profond aveuglement qui se puisse imaginer.

  1. Quand l’homme l’emporte sur le milieu, l’intensité de la vie individuelle augmente et, en même temps, le nombre des hommes peut augmenter. Quand le milieu physique l’emporte, l’adaptation devient moins parfaite, l’intensité de la vie individuelle se ralentit, et le nombre des hommes peut diminuer. Le peuple retombe alors dans la barbarie, comme on dit en langage usuel.