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la cellule germinale se partage en deux, en quatre, en huit et ainsi de suite, pour produire, en moins de quelques mois, les 460 trillions de cellules du corps humain, la multiplication de la puissance vitale résulte du fait même de l’association. Car, si les cellules, à mesure qu’elles se forment, se séparaient, comme chez les protozoaires, leur puissance vitale n’augmenterait pas. Au contraire, en restant unies, elles peuvent produire un être dont la puissance vitale est énorme. Par celle combinaison, chaque cellule, englobée dans un organisme très complexe, a une puissance vitale infiniment supérieure à celle des êtres monocellulaires. Après la croissance physiologique, l’homme peut encore croître psychologiquement (augmentation des connaissances) et économiquement (plus grande somme de bien-être) et, jusqu’à la vieillesse, il peut développer son intensité vitale. La croissance intellectuelle et économique est d’autant plus forte chez l’homme qu’il vit dans une société plus vaste et mieux organisée.

Aussi longtemps que l’homme fait partie d’une petite tribu de quelques dizaines d’individus, l’accroissement, de son intelligence et de sa fortune est lent. Lorsque l’humanité entière formera un seul groupe organisé, l’accroissement de l’intelligence et de la richesse de chaque habitant du globe sera le plus rapide possible.

L’association et l’intensification de la vie sont des faits identiques. Les cellules s’associent en organismes végétaux et animaux, puis les animaux s’associent en groupes plus ou moins considérables. Les processus biologique et sociologique sont exactement de même nature. L’un est la continuation de l’autre, sans la moindre solution de continuité. On sait combien les naturalistes ont de peine, parfois, à déterminer si un être vivant est un individu ou une collectivité d’individus, c’est-à-dire une colonie. La question de l’individualité est une des plus difficiles de la biologie. Or, tous les phénomènes si extraordinairement