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CABOCHON.

Ah ! mais non ! la ! a-t-on jamais vu ! à bas les mains… — D’abord et d’un j’vous répète que sans qu’ça en ait l’air j’suis d’une santé délicate… Oh ! et nerveuse…. à la moindre émotion je me pâme comme une carpe…

SAVINIEN.

Ça fait rien… j’aime l’poisson !…

CABOCHON, à part.

Pas de chance ! (Haut.) Faut vous dire d’où ça vient… Dame, on n’est pas parfait… j’ai eu la malheureuse habitude d’me griser queuqu’fois…

SAVINIEN.

Vous vous grisez ?

CABOCHON.

C’est plus fort que moi ! et il m’en est resté des faiblesses… c’qui ne m’empêche pas de recommencer.

SAVINIEN.

Eh ben ! mais tant mieux ! moi aussi je m’grise plus souvent qu’à mon tour… nous n’aurons rien à nous reprocher !

CABOCHON, à part.

Pas de chance ! (Haut.) Tout ça, voyez-vous, ça vient d’un gros chagrin qu’j’ai évu… parce que… n’en dites rien au moins… vous savez c’que c’est qu’une jeunesse sans expérience… il y a queuqu’s années j’ai écouté un séducteur…

SAVINIEN.

Ah ! ah !

CABOCHON.

Et il m’a plantée là, n’avec z’un mioche.

SAVINIEN.

Z’un mioche !

CABOCHON.

Il a quatre ans à c’t’heure…

SAVINIEN.

Sapristi !!… Rien qu’çà me déciderait !

CABOCHON.

Qui vous plaît ?

SAVINIEN.

Les enfants c’est si difficile à élever en bas âge… En trouver un là tout d’suite d’quatre ans, c’est ça une occasion !