Page:Nuitter, Tréfeu - Jeanne qui pleure et Jean qui rit.pdf/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CABOCHON, ahuri.

Pas de chance… (Haut.) Mais alors…

SAVINIEN.

Alors ! il n’y a pas à dire, le moulin sera à moi avec la meunière quand il d’vrait m’en coûter les yeux de la tête…

CABOCHON.

Stapendant.

SAVINIEN.

J’cours dare-dare chez le notaire.

CABOCHON.

Chez le notaire ?

SAVINIEN.

Adieu ! meunière adorable !… femme enjoleuse !… Vénus potagère !…

CABOCHON.

Mais écoutez donc !…

SAVINIEN.

J’n’écoute rien ! adieu ! (Il l’embrasse rudement sur les deux joues, le repousse à lui faire perdre l’équilibre et s’en va.)


Scène XI

CABOCHON.

Quelle mal chance !… Quelle déveine ! est-il dieu possible… d’avoir moins de réussite ! (Il se démène avec une allure masculine.) Eh ben, moi aussi, j’irai chez le notaire… (Il va pour sortir.) Ah ! oui, mais je peux pas y aller comme ça !… j’aurais l’air d’un mardi gras !… — Voyons ousque j’ai mis mes effets…. Ah ! je n’ai plus la tête à moi…


Scène XII

CABOCHON, NICOLAS.
NICOLAS, paraissant au fond, il est complétement gris.

Ah ! pour du rude cidre… c’était du rude cidre ! (Apercevant Cabochon.) Tiens, une femme !… l’encolure de Tapotte.

CABOCHON, à lui-même.

Je n’sais plus quel moyen imaginer ! (Nicolas lui prend la taille.) Hein qui va là ?

NICOLAS.

Tapotte ! c’est-il donc toi !