Page:Nuitter et Tréfeu, Boule-de-Neige.djvu/70

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LE CAPORAL.

Comment vous seriez capable.

STEPHANESKA.

De tout ! même de la montrer au khan…

LE CAPORAL.

Il me ferait mettre dedans.

STEPHANESKA.

D’abord.

LE CAPORAL.

Et puis empaler.

STEPHANESKA.

Ensuite. (Avec tendresse.) Eh bien, au lieu de cela, choisis ! Sauvons-nous ensemble… Je t’enlève…

LE CAPORAL, à part et se sauvant à l’autre extrémité du théâtre.

Voyons donc ! c’est qu’elle serait de force. (Haut) Par quel moyen ?

STEPHANESKA.

Peu importe, la patache.

LE CAPORAL.

Il n’y en a plus.

STEPHANESKA.

Le chemin de fer.

LE CAPORAL.

Il n’y en a pas encore.

STEPHANESKA.

Le ballon.

LE CAPORAL.

Trop de lest !

STEPHANESKA.

Il n’y a de leste que ta conduite misérable ! Eh bien, oui, il y a du crampon en moi. Je m’installe ici, je ne te perds pas de vue, tu me retrouveras partout, je me placerai en travers de ton existence, je trépignerai sur ton avancement, je serai ton cauchemar, ton fantôme. Veux-tu m’enlever ?

LE CAPORAL.

Jamais !

STEPHANESKA.

Eh bien, je te mettrai face à face avec le nouvel hospodar ! museau à museau.

Elle sort.