Page:Nuitter et Tréfeu, Boule-de-Neige.djvu/86

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KACHMIR.

Je la perdrais volontiers.

SCHAMYL.

Quelle imprudence !

KACHMIR.

Puisque nous sommes seuls !

GRÉGORINE, qui guettait.

Oui ! mais si l’on vous voyait de loin !

OLGA.

Les dignitaires conspirent ! ils veulent se débarrasser de toi.

KACHMIR.

Je le sais bien. Déjà, l’autre jour, j’ai entendu un coup de fusil anonyme qui, bien sûr, m’était destiné, à moi l’hospodar.

GRÉGORINE.

Ce qui est heureux pour nous, c’est qu’ils ont tous peur de l’épouse du khan, encore plus que de toi.

SCHAMYL.

Le caporal surtout.

OLGA.

Oui, mais cela ne suffit pas.

GRÉGORINE.

Que faire ?

OLGA.

Une première fois, grâce à Schamyl et à ses fourrures, nous avons pu fourrer le vitrier dans la peau de l’hospodar.

KACHMIR.

Oui, mais maintenant ce n’est plus un vitrier, c’est à l’hospodar qu’on en veut ! Il n’y a plus à espérer un moment de tranquillité ! Les grognements du vrai ours m’inquiètent et peuvent nous trahir !…

SCHAMYL.

Nous l’avons relégué au fond de la cinquième cour.

KACHMIR.

Oui ! mais s’il se mettait à grogner pendant que je donne audience… j’aurais l’air d’un ventriloque…