Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/18

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CABRIOLO.

Quelle soupe au lait ! Toi, Trémolini, tu viendras étudier avec moi notre dernier équilibre, celui qu’en raison de ses difficultés nous avons surnommé l’équilibre européen.

TRÉMOLINI.

Je veux bien ! mais Paola a raison ! tout ça n’est pas une existence. (Regardant Régina.) Et si je n’avais pas des raisons à moi connues…

CABRIOLO.

Tu regrettes quelque chose ?

TRÉMOLINI.

Certainement, je regrette le temps où j’étais domestique dans une grande maison ! Je vivais dans les salons !

CABRIOLO.

Pour les frotter !…

TRÉMOLINI.

J’assistais aux plus grands dîners !

RÉGINA.

Pour y servir à table.

TRÉMOLINI.

Oui, mais, il y avait la desserte !… Enfin c’était le bon temps.

CABRIOLO.

Malheureux ! au milieu de l’indépendance peux-tu regretter la servitude ! Ici tu es notre égal ! tu manges à notre table. Je ne te nourris pas avec les restes !…

TRÉMOLINI.

Il ne reste jamais rien !

CABRIOLO.

Ça n’en serait que plus désagréable. (On entend un bruit de casse dans la baraque.) Mais, quel est ce bruit, comme on dit dans les opéras-comiques.


Scène V

Les Mêmes, ZANETTA, accourant.
ZANETTA.

Ah ! papa !…

CABRIOLO.

Qu’y a-t-il ?