Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/36

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PAOLA.

La nourriture est abondante et distinguée ! des œufs rouges, des viandes rouges, des vins rouges !

CABRIOLO.

Tout à la couleur de notre blason ! Trémolini a vu faire cela ailleurs et il nous le fait faire. L’étiquette, quoi ! l’étiquette !

ZANETTA.

C’est égal, autrefois on déjeunait moins.

FAOLA.

Il y a même des jours où l’on ne déjeunait pas du tout.

RÉGINA.

Mais quand on déjeunait, c’était plus gai !

CABRIOLO.

Silence ! c’est exactement ce que j’étais en train de me dire !…

ZANETTA.

On ne reçoit jamais une visite !

PAOLA.

On ne nous invite nulle part.

RÉGINA.

Vous avez écrit dix sept fois au prince Casimir, votre illustre voisin. Il n’a pas daigné répondre !

CABRIOLO, à Paola.

Avais-tu affranchi les lettres, au moins ?

PAOLA.

C’est un prince absolu. Il ne doit pas être partisan de l’affranchissement.

CABRIOLO.

C’est égal ! ça l’aura peut être vexé. Il parait qu’il est d’un caractère rageur et grinchu. Si nous avions été reçus chez lui, cela nous aurait posés tout de suite.

ZANETTA.

Après ça il se décidera peut-être à écrire.

PAOLA.

Il y a peut-être une lettre chez le concierge !

CABRIOLO.

Nous allons savoir ça ! Trémolini ! ah çà ! où est Trémolini, mon intendant ?

PAOLA.

On ne le trouve jamais à son poste, cet animal-là !

CABRIOLO.

Paola ! je vous en prie ! traitons avec plus de ménagements ce fidèle serviteur. Il a été dans le monde, domestique d’une grande maison, ce qui lui permet de nous initier aux mille détails de notre existence nouvelle.