Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/48

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RAPHAEL.
––––––C’était, bien toi, j’en suis certain,
––––––Tu le voudrais nier en vain.
ZANETTA.
––––––Monsieur, vous vous trompez, je crois
–––––––––––Laissez-moi !
RAPHAEL.
––––––Réponds-moi, mon cher amour,
––––––Ah ! réponds-moi sans détour !
ZANETTA.
––––––Non, vraiment, rien ne me rappelle
––––––Ce que vous racontez si bien !
RAPHAEL.
––––––Je pars alors, puisque, ma belle,
––––––Vous ne vous souvenez de rien.
ZANETTA.
––––––Non, demeurez, je crois, je me rappelle.
––––––Oui, maintenant… je m’en souviens
II.
––––––Il m’en souvient, j’ai cru vous voir
–––––––––––Un beau soir !
RAPHAEL.
––––––Moi, je ne m’en souviens, vraiment
–––––––––––Nullement.
ZANETTA.
––––––Vos yeux, qui sur moi se fixaient,
–––––––––––Souriaient.
RAPHAEL.
––––––Une illusion vous trompa
–––––––––––Ce soir-là.
ZANETTA.
––––––J’ai cru vous reconnaître, enfin,
–––––––––––Ce matin.
RAPHAEL.
––––––Non, votre esprit d’un rêve était
–––––––––––Le jouet.
ZANETTA.
––––––C’était bien vous, c’est bien certain,
––––––Vous le voulez nier en vain.
RAPHAEL.
––––––Eh bien ! tu l’as dit, oui, c’est moi,
––––––––Qui ne pense qu’à toi !