Page:Nuitter et Tréfeu - La Princesse de Trébizonde, 1870.djvu/74

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vettes, artichauds à la poivrade, saucisson, truffes à la serviette, pâté de foie gras !

SPARADRAP.

C’est exact ! comment savez-vous ?…

LE PRINCE.

Je l’aurais parié !… une des plus belles indigestions que j’aie eues !… Il paraît que c’est dans le sang.

SPARADRAP.

C’est phénoménal !

LE PRINCE.

Et ce n’est pas tout ! il y a encore autre chose qui me tracasse !

SPARADRAP.

Parlez, prince.

LE PRINCE.

Je parlerai si je veux ! Que penses-tu de ces étrangers, de ce baron que j’ai introduit à ma cour et nommé conservateur de mes musées ?

SPARADRAP.

Il a une bien jolie manière de jouer à l’écarté.

LE PRINCE.

C’est vrai. Avec lui, je suis toujours sûr de retourner le roi.

SPARADRAP.

Après ça, il y a peut-être une manière de battre les cartes…

LE PRINCE.

Quoi ! est-ce que je triche ! alors !…

SPARADRAP.

Pouvez-vous supposer…

LE PRINCE.

Je puis supposer ce qui me plaît. Eh bien par moments, j’ai peur d’avoir accueilli des intrus !

SPARADRAP, à part.

Cachons-lui ce que j’en pense ! Elle est si belle ! ô Paola !…

LE PRINCE.

Vois-tu, si on allait s’apercevoir que j’ai reçu à ma cour les premiers venus !… Du reste, pour détourner les soupçons, j’ai pris un grand moyen : je veux les combler de dignités !…

SPARADRAP.

Excellente idée !…

LE PRINCE.

Je n’ai pas besoin de ton approbation ! Je les ai fait man-