Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/127

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Veux-tu que je te donne un char omnicolore,
Une tente de pourpre aux rideaux de vermeil ?
Veux-tu te couronner d’un royal météore,
Et luire dans l’éther comme un second soleil ?

— Oh ! non, mon père, non : répondit la jeune Ame.
Ce ne sont pas ces biens que ma douleur réclame.
Gardez tous vos trésors, vos sceptres de saphir,
Vos chars de diamant, vos couronnes de flamme,
Et parmi les humains laissez-moi revenir.

Je veux m’en retourner au bois où dort ma cendre…
Ma bien-aimée est là qui, malheureuse et tendre,
Du monde pour gémir se plaît à s’isoler.
Auprès d’elle, Seigneur, laissez-moi redescendre !...
Son deuil est si profond ! je veux la consoler.

— Eh bien ! dit Jéhovah, j’exauce ta demande.
Je te bénis, mon fils. Lorsque l’amour commande,
Tout doit obéir, tout… jusques à l’Éternel.