Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/157

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Sous l’amour de tes yeux qui me trempent de flamme,
Respirer comme un vague et saisissant dictame.
Que je boive à pleins bords l’oubli des mauvais jours !
Ma reine, dis-moi bien que tu seras toujours,
Dans les sables brûlans de ma vie agitée,
Mon ombreuse oasis et ma coupe enchantée !


LA DAME

Est-ce qu’il m’est possible, amour ! d’être un moment
Sans parfumer ton sort de mon saint dévoûment ?
Oh ! puis-je sur tes pas répandre assez de myrrhe,
Toi qu’avec passion je vénère et j’admire,
Toi qui parles si bien des femmes et du ciel,
Toi dont l’organe aimant réalise Ariel ?
Puis-je assez te chérir, mon ange, mon idole !
Toi qui, lorsque, le soir, nous allons en gondole,
Chantes pour moi des vers dans les parfums du vent ;
Toi qui sais m’adorer en poète fervent,
Comme aux jours du passé Pétrarque adorait Laure,