Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Que, lion jeune et superbe, il se roule, il se cabre ;
On éteint sous des fers son volcanique effort…
Grâce à ses Albanais, l’émir est le plus fort.


VIII

Quelle est, dans le brouillard, cette gondole noire
Qu’on voit se détacher du pâle promontoire ?
Abdallah, le vieux chef des sbires du sérail,
Comme un sphinx de granit surplombe au gouvernail.
Précipitant le jet de leurs rames qui sonnent,
Au souffle froid du nord les mariniers frissonnent,
Et les gouttes de pluie, en mille diamans,
Se gèlent sur leur barbe et sur leurs vêtemens.
Ils sont déjà bien loin des dunes de la grève ;
Abdallah fait un signe ; un des rameurs se lève,
Et ses bras, dans les flots violâtres et sourds,
Poussent péniblement deux sacs de cuir bien lourds.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .