Page:O’Neddy - Feu et Flamme, 1833.djvu/92

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Qui m’ont vu déployer mes rages et mes luttes,
          Dans la fournaise du Désir !

Oh ! je voudrais pouvoir devant moi, sur ce marbre,
Les amonceler tous comme des feuilles d’arbre !
Sous le feu de mon oeil, sous la chair de ma main,
Les tenir, les couver, palpables et visibles !
Puis, — épelant tout bas des mots intraduisibles,
          Dans un grimoire surhumain, —

Faire descendre en eux mouvement, vie et flamme,
Les douer d’une voix, d’une allure, d’une ame,
Les métamorphoser en un peuple d’esprits ;
Puis, envoyer leur pâle et symbolique armée
Contre ton cœur de neige, ô femme trop aimée,
          Pour lui dire qu’il s’est mépris,

S’il croit que mes vingt ans, dans leur chaud paroxisme,
Peuvent se contenter d’un pur platonicisme ; —