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ses plus importantes études, si des périodiques anglais, allemands, américains, si des revues françaises indépendantes, comme la « Revue des Idées », n’avaient accueilli, avec l’empressement qu’elle mérite, sa collaboration glorieuse. Enfin, présenté à l’Académie des Sciences, on lui préféra une première fois le prince de Monaco, une deuxième fois le prince Roland Bonaparte.

Un jour, à propos de ce que j’appelais « ce scandale », il me dit en riant mélancoliquement, car jamais aucun fiel n’entre dans cette âme indulgente et simple :

— Encore un prince à passer… le duc d’Orléans, peut-être… Et ce sera peut-être mon tour.

À quoi j’objectai, sur le même ton :

— Mais, mon cher Legrel, soyez sûr qu’après le duc d’Orléans, on découvrira bien, pour vous le préférer, un Rothschild quelconque qui aura doté un quelconque observatoire d’une lunette, d’un pluviomètre… est-ce que je sais ?… d’une simple lorgnette… Et après ce Rothschild, un autre Bischoffsheim, qui aura donné à notre chère France un vieux sismographe hors d’usage…

Cette idée l’inquiéta un peu… Il y sourit cependant :

— Tiens !… C’est vrai !… Je n’y pensais pas…

Et, bonhomme, mais d’une bonhomie un peu crispée, il ajouta :