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III


Le lendemain, aiguillonné par le désir d’employer mes talents, surtout, je crois, par la curiosité de compulser les papiers et la hâte d’en connaître les secrets alléchants, je me mis, de très bonne heure, au travail dans le cabinet. Le marquis ne tarda pas à m’y rejoindre. Il entra en faisant jouer ses articulations, au moyen de mouvements rythmiques des bras et des jambes. Cela me parut un peu ridicule. Il était en vêtements du matin, d’un beige très clair, déjà douché, rasé, coiffé, très frais de visage, très souple de membres.

— Vous ne faites pas d’haltères, le matin ?… me demanda-t-il, vous ne faites rien ?… Grosse erreur, mon cher… vous le regretterez plus tard… trop tard… mais c’est la santé, vous savez ?… et la santé c’est la joie… À Paris, vous prendrez des leçons de boxe… La boxe, il n’y a rien de meilleur.

Et il détacha quelques vigoureux coups,