Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/216

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quitté le séjour de la campagne, que vous aimez tant, pour habiter une des rues de Paris les plus bruyantes ? Il faut, me répondit-il, pouvoir vivre à la campagne ; mon état de copiste de musique m'oblige d'être à Paris. D'ailleurs, on a beau dire qu'on vit à bon marché à la campagne, on y tire presque tout des villes. Si vous avez besoin de deux liards de poivre, il vous en coûte six sous de commission. Et puis j 'y étais accablé de gens indiscrets. Un jour entre autres, une femme de Paris, pour m'épargner un port de lettre de quatre sous, m'en fit coûter près de quatre francs. Elle m'envoya une lettre à Montmorency par un domestique. Je lui donnai à dîner, et un écu pour sa peine : c'était bien la moindre chose; il avait fait le chemin à pied, et il venait pour moi. Quant à la rue Plâtrière, c 'est la première rue où j'ai logé en arrivant à Paris : c'est une affaire, d'habitude, il y a vingt-cinq ans que j'y demeure.

Il avait épousé mademoiselle Levassenr, du pays de Bresse, de la religion catholique.