Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/217

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Après avoir jeté un coup-d'œil sur les événements de sa vie, passons à sa constitution physique.

Dans la plupart de ses voyages, il aimait à aller à pied ; mais cet exercice n'avait jamais pu l'accoutumer à marcher sur le pavé. Il avait les pieds très-sensibles : Je ne crains pas la mort, disait-il, mais je crains la douleur. Cependant, il était très- vigoureux ; à plus de soixante ans, il allait après midi aux prés Saint-Gervais, ou bien il faisait le tour du bois de Boulogne, sans qu'à la fin de cette promenade il parût fatigué. Il avait eu des fluxions aux dents, qui lui en avaient fait perdre une partie ; il faisait passer la douleur en mettant de l'eau très-froide dans sa bouche. Il avait observé que la chaleur des aliments occasione les maux de dents, et que les animaux qui boivent et mangent froid, les ont fort saines. J'ai vérifié la bonté de son remède et de son observation; car les peuples du nord, entre autres les Hollandais, ont presque tous les dents gâtées par l'usage du thé, qu'ils boivent très-chaud, et les paysans de mon pays les ont très-blanches. Dans sa