Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/220

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rudement sur le pavé, qu'il en perdit toute connaissance. Des gens charitables qui passaient,.le relevèrent ; il avait la lèvre supérieure fendue, le pouce delà main gauche tout écorché: il revint à lui ; on voulut lui chercher une voiture, il n'en voulut point de peur d'y être saisi du froid; il revint chez lui à pied; un médecin accourut, il le remercia de son amitié, mais il refusa son secours, et se contenta de laver ses blessures qui, au bout de quelques jours, se cicatrisèrent parfaitement. C'est la nature, disait-il, qui guérit, ce ne sont pas les hommes.

Dans les maladies intérieures, il se mettait à la diète, et voulait être seul, prétendant qu'alors le repos et la solitude étaient aussi nécessaires au corps qu'à l'ame.

Son régime en santé l'a maintenu frais, vigoureux et gai jusqu'à la fin de sa vie. Il se levait à cinq heures du matin en été, se mettait à copier de la musique jusqu'à septheureset demie; alors il déjeunait, et pendant le déjeuner, il s'occupait à arranger sur des papiers les plantes qu'il avait cueillies l'après-midi de la veille ; après déjeuner, il se remettait à