Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/240

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un contrat de mille écus de pension. Rousseau pria un de ses amis de s'en informer : le libraire eut l'impudence de lui affirmer ce mensonge : Rousseau s'en plaignit à M. de Sartine ; il n'en eut point de justice. C'est le même libraire qui a ajouté à ses ouvrages, à la fin de 1778, un neuvième volume de pièces falsifiées, et qui depuis est devenu fou. Une autre fois je lui disais : le prince de Conti qui vous aimait bien, aurait dû vous laisser une pension par son testament. — J'ai prié Dieu de n'avoir jamais à me réjouir de la mort de personne. — Pourquoi ne vous a-t-il pas fait du bien pendant sa vie ? — C'était un prince qui promettait toujours, et qui ne tenait jamais. Il s'était engoué de moi ; il m'a causé de violents chagrins : si jamais je me suis repenti de quelque démarche, c'est de celles que j'ai faites auprès des grands.

Vous avez augmenté les plaisirs des riches, et on dit que vous avez constamment refusé leurs bienfaits. — Lorsque je donnai mon Devin du Village, un duc m'envoya quatre louis pour environ 66 liv. de musique que je lui avais copiée. Je pris ce qui m'était dû, et je