Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/86

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« Qui nous a empêchés de remplir cette carrière de gloire ? De quel côté sont les ennemis de la République, les factieux, les véritables anarchistes, les conspirateurs, les complices de Dumounez, de Pitt et de la Prusse ?

« Il est temps enfin de les signaler et d'en faire justice. Et dans la masse des faits que je vais recueillir, ce sera, pour les départements, leur acte d'accusation que j'aurai rédigé : et, pour l'histoire, le jugement uniforme de la postérité, que j'aurai prononcé d'avance. »

Pourra-t-il fournir des preuves positives de cette prétendue conspiration ? Non ; il se borne à rappeler que jadis Brissot et Gensonné « pour démontrer l'existence du comité autrichien, soutenaient avec grande raison qu'en matière de conspiration, il est absurde de demander des faits démonstratifs et des preuves judiciaires qu'on n'a jamais eues, pas même dans la conjuration de Catilina, les conspirateurs n'ayant pas coutume de se mettre si à découvert. Il suffit d'indices violents. » Et ce sont ces indices violents que Camille accumule pour prouver l'existence d'un comité anglo-prussien, dont Brissot et Gensonné seraient les chefs. Ces indices lui semblent « cent fois plus forts que ceux par lesquels eux, Brissot et Gensonné, prouvaient l'existence du comité autrichien. »

Et il accumule les puérils commérages, les anecdotes suspectes, retournant contre Bris-