Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/87

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sot et ses amis toutes les accusations dont 31s avaient été si prodigues. Hélas ! tout cela se vaut ; c'est ce que répétera Camille contre Hébert et les siens : « Pitt ! je rends grâce à ton génie ! » C'est encore, 6 justice ! ce qu'on dira de lui-même et de Danton.

Tous succomberont sous cette accusation uniforme d'avoir voulu renverser le gouvernement républicain. On ne sera pas plus difficile en fait de preuves pour les uns que pour les autres ; on les croira tous dans leurs accusations réciproques.

Les Girondins seront condamnés pour avoir médité le renversement de la République ;

Clootz et les hébertistes pour avoir voulu « détruire le gouvernement républicain, s'emparer de la souveraineté du peuple et donner un tyran à l'Etat ; »

Danton, Desmoulins, etc., pour avoir voulu « rétablir la monarchie, détruire la représentation nationale et le gouvernement républicain. »

Quant à Robespierre, Saint-Just, etc., on fut plus expéditif encore à leur égard. Mis hors la loi, ils furent traînés devant le tribunal, qui se borna à constater leur identité ; ce qui épargna aux juges la peine de renouveler pour eux l'invariable considérant, où les noms seuls changent, où les motifs de condamnation sont toujours les mêmes.