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Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/398

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milieu du sang de ses amis et de ses ennemis ; mais longtemps encore les rives du lac qui l’ont vu naítre ? Sunart, Ardgower et Morven raconteront comment le brave Cameron entendit en expìrant à Quatre-Bras les acclamations de la victoire.

iii.

La sentinelle fatiguée entendait dans le lointain les pas fréquens des coursiers de la patrouille ; mais les sons qui frappent l’oreille d’Allanne frappent que la sienne ; ils ne sont visibles qu’à ses yeux les fantômes qui exécutent leur danse magique, semblables aux météores des marais ; ce sont les fantômes qui président à la destinée de ceux qui sont réservés au trépas. Tels furent les sons que l’on entendit et les fantômes qui apparurent quand Jacques d’Écosse se préparait a marcher vers la fatale plaine de Flodden ; tels étaient les spectres chargés de désigner les victimes, et qu’adoraient les Danois encore païens quand ils tiraient du fourreau leurs glaives impitoyables. Les fantômes dansent les mains entrelacées et avec des gestes effrayans : le prophète, qui les distingue confusement sur les nuages, voit les flammes de l’éclair plus rouges à travers leurs formes vaporeuses ; leurs chants sinistres avaient pour objet la bataille et les guerriers destinés à la mort.

iv.
CHANT DES FANTOMES.

— Allons, recommençons nos danses magiques pendant que réclair luit et que le tonnerre gronde ; appelons le brave a sa tombe sanglante, où il dormira sans linceul.

— Nos pieds aériens et légers ne courbent point le seigle, qui fléchit la tête quand la tempête mugit, et qui se balance en ondulant chaque fois que la brise souffle ; cependant les épis que nos pieds ont foulés au lever de