Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/224

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vage, bordé par de grands arbres d’un vert intense, sur lesquels s’abat sans cesse comme une rosée, la poussière d’eau de la chute, défie la photographie, la peinture et la description. Pour décrire, il faut comparer. A quoi comparerait-on le Niagara, ce phénomène sans rival, ce phénomène permanent à la grandeur duquel on ne peut s’habituer ?

Comme nous étions absorbés dans la contemplation de la merveille :

— C’est ici, nous dit la personne qui nous accompagnait, qu’un Indien a trouvé la mort, il y a à peine quinze jours. Entraînée par le courant, malgré les efforts des rames, la légère embarcation qu’il montait se rapprochait de la chute. L’Indien, se sentant à bout de forces, comprit que tout était perdu. Il cessa de lutter. On le vit s’envelopper dans son manteau rouge, comme dans un suaire, et se coucher au fond de son canot. Quelques secondes après, il était