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LE TALISMAN

lui ont pas ôté son auréole, pas plus qu’ils n’ont enlevé de son sol ses colossales pyramides et son grand Sphynx au corps de roc.

J’aime le Sphynx parce qu’il semble concentrer dans son front et son regard, le génie des races disparues, dont je suis fier d’être le lointain descendant !…

— Et moi, dit doucement Yvaine, j’aime le vieux Sphynx parce qu’il a vu passer un jour, dans les bras de sa Mère, montée sur un pauvre âne dont le plus vertueux des Époux tenait la longe, un petit Enfant qui fuyait la persécution et dont la gloire, depuis vingt siècles rayonne sur le monde…

Elle s’était levée à son tour et le soleil qui faisait flamber l’or de ses cheveux la rendait si belle, d’une beauté faite de son enthousiasme et de sa foi profonde, que Sélim l’admira…

— Ô Grand Sphynx, continua la jeune fille, heureuse ruine, qui as vu de tes yeux de pierre et salué de ton sourire le Dieu en qui je crois !…

— En qui je crois aussi, Yvaine, dit Sélim… Et comme la jeune fille ne pouvait dissimuler un geste d’étonnement, le jeune homme ajouta :

— Primitivement, comme beaucoup d’É-