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Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/359

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qu’elle a été faite. Pour le concevoir clairement, il faut observer que dans la démonstration il y a des prémisses et une conclusion. Or ou les prémisses sont premières dans la science, ou secondaires. Par exemple, dans la science des animaux, le premier principe est, tout corps animé sensible se meut et sent; il n’y a rien d’antérieur à ce principe, et l’universalité dans la même science, si ce n’est les dignités, lesquelles, comme il a été dit, n’entrent pas actu dans la démonstration; aussi ne sont-elles pas contenues dans la même science, mais dans une science commune. Les principes secondaires sont ceux qui sont démontrés par les premiers; ce sont d’abord des conclusions, ensuite ils sont pris pour principes dans la même science, pour démontrer d’autres choses. Par exemple, j'en fais d'une première démonstration de cette manière: tout corps animé sensible se meut et sent, tout animal est un corps de ce genre, donc tout animal se meut et sent. Ensuite, je prends cette conclusion et j’en fais une prémisse de cette manière tout animal se meut et sent, tout homme est animal, donc tout homme se meut et sent. C’est là un principe secondaire. Relativement aux premiers principes dans la science, on sait seulement qu’ils existent. Car si ou savait propter quid sunt, il faudrait le démontrer, ce qui ne pourrait se faire que par des principes antérieurs, ce qui prouverait qu’ils n’étaient pas premiers principes. Mais en supposant qu’ils étaient premiers principes, il s’ensuit qu’on ne peut savoir d’eux dans cette science propter quod sunt. En conséquence, on dit communément qu’aucune science ne prouve ses principes; mais s’ils doivent être prouvés, on le fait par une science supérieure, comme la science naturelle prouve les principes de la science des animaux. Car la science naturelle traite de tout corps mobile. Tout au moins on peut les prouver par la science mathématique ou