Page:Opuscules philosophiques et littéraires. La plupart posthumes ou inédites.djvu/59

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de faire pénétrer les plaisirs par toutes les portes qui l’introduisent jusqu’à notre ame ; nous n’avons pas d’autres affaires.

Tâchons donc de nous bien porter, de n’avoir point de préjugés, d’avoir des passions, de les faire servir à notre bonheur, de remplacer nos passions par des goûts, de conserver précieusement nos illusions, d’être vertueux, de ne jamais nous repentir, d’éloigner de nous les idées tristes, et de ne jamais permettre à notre cœur de conserver une étincelle de goût pour quelqu’un dont le goût diminue et qui cesse de nous aimer. Il faut bien quitter l’amour un jour, pour peu qu’on vieillisse ; et ce jour doit être celui où il cesse de nous rendre heureux. Enfin songeons à cultiver le goût de l’étude, ce goût qui ne fait dépendre notre bonheur que de nous-mêmes ; préservons-nous de l’ambition, et sur-tout sachons bien ce que nous voulons être ; décidons-nous sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie, et tâchons de la semer de fleurs.