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iv
PRÉFACE

notre ville et quelques beaux fruits du Jardin des Plantes ou de Saint-Vincent ? J’allais oublier nos maingaux, cette crème incomparable, dont on nous envie la mystérieuse recette. Bien des pays de France seraient empêchés d’en fournir autant et notre convive devrait avoir la digestion reconnaissante. Une bonne promenade, au clair de lune, ensuite, le long de ces quais qui partagent notre Rennes en deux quartiers, comme Paris, avec Saint-Germain pour Notre-Dame et le Moulin du Comte pour Trocadéro. Et ne croyez-vous pas que l’incrédule serait déjà fort ébranlé dans ses vieux dédains. Pour en faire le néophyte zélé de notre heureuse vie Rennaise, il suffirait, cher confrère et ami, que, sur sa table, il trouvât, en rentrant au logis, votre beau livre au Pays de Rennes. Vous lui direz l’histoire de nos monuments, de nos institutions ; vous évoquerez pour lui, et pour nous, les souvenirs glorieux de notre vie passée. Bien des traditions se perpétueront grâce à vous, qui êtes un maître dans l’art de sauver ces jolies légendes dont les grâces ont la délicatesse des pastels. Combien n’en avez-vous pas fixé déjà ?

Puisse ce livre, que vous avez écrit avec votre plume savante et amoureuse des choses de l’Ille-et-Vilaine, enrichi des pittoresques illustrations de tant d’artistes, porter très loin la science et l’amour de notre pays.

Bien des Rennais, peut-être, seront tout surpris d’avoir ignoré si longtemps tous ces charmes que vous leur direz si bien.