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RUE D’ECHANGE

entouré de murs tombant en ruine. Afin de permettre aux charriots d’artillerie d’arriver jusqu’à l’église, on abattit les murs du cimetière et l’on fit quelques travaux de terrassements pour niveler la place.

Ces travaux amenèrent la découverte, à l’endroit où se trouve actuellement le bas de la rue d’Échange, près de l’hôpital militaire, d’un nombre assez considérable de squelettes qui, chose extraordinaire, avaient le crâne percé d’une ou de plusieurs balles.

M. le docteur Godefroy, professeur à l’École de médecine, alla prendre quelques-uns de ces crânes pour les examiner.

On questionna les vieillards et l’on apprit qu’à l’époque de la Révolution, sous la Terreur, des suspects considérés comme traîtres à leur pays, avaient été fusillés à cet endroit, au pied d’un mur du cimetière.

Ces malheureux — hommes et femmes — étaient tombés sous les balles d’un bataillon de volontaires recrutés parmi des jeunes gens âgés de moins de 18 ans, et appelés : « L’Espoir de la Patrie ».

Les squelettes du cimetière de Saint-Étienne furent enfouis dans un trou à côté de la vieille église, dans le coin qui se trouve près de l’École d’apprentissage de la ville.

Des exécutions du même genre eurent lieu, en 1794, sur la Motte, contre un mur de l’Hôtel Cuillé.

La rue basse est au-dessous de la place Saint-Étienne. Si on la