Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/101

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(/(\s- raisons pareilles? » comme dit la jeniic fille de Musset. Le maila^e IVit conclu : ce lut le uialheur de \ erlaine.

Non (|ue M"" Verlaine manquât d'aucune des (|ua- lités ou des vertus (|ui font la femme. Afais c'était rétcrnel malentendu et elle n'était qu'une enfant. Tant de douces et belles paroles l'avaient bercée qu'elle attendait, comme nous toutes, des clioses étonnantes de ce Prince Charmant qui connaissait les mots des fées. Ce ne fut pas non plus la faute de Verlaine : il s'en explique très loyalement dans les Mémoires d'un veuf. Après quelques semaines d'extase partagée, il revit d'anciens compagnons, rentra tard, un peu gris. Ces écarts, sur lesquels serait passée la femme qu'il rêvait (( jamais étonnée », jetèrent dans l'alTolement la fillette qui, pour une démarche houleuse et un chapeau trop en bataille, crut avoir épousé un monstre. Le diable s'installa dans la maison entre deux êtres qui atten- daient trop l'un de l'autre, lui parce qu'il était poète, elle parce que l'âme des vierges est une poésie aussi.

Vinrent la guerre et la Commune. Alors ce fut terrible : Verlaine ramena dans ce calme intérieur des amis épouvantables qui parlaient la révolution. Après, vint la répression : on dut cacher des malheu- reux et M™" Verlaine y aida son mari ; mais la chose fut ébruitée, le poète fut poursuivi pour cette généro- sité naturelle. Il partit, à Londres d'abord, puis à Bruxelles.