Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/192

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le météore enflamme était assis Crugal, chef qui tomba dans la bataille. Il tomba sous la main de Swaran en combattant dans la mêlée des braves.

Son visage est comme le rayon de la lune à son couchant ; il est vêtu des nuages de la colline ; ses yeux sont deux flammes mourantes ; noire est la blessure de son sein. « Grugal, dit le puissant Connal, fils de Dedgal, fameux sur la colline des chevreuils, pourquoi si pâle et si triste, ô toi, qui brisais les boucliers ? tu n’as jamais pâli de crainte : qui trouble l’ombre de Crugal ? »

À moitié visible et dans les larmes, il étendit sa pâle main au-dessus du héros ; tristement il éleva sa voix, faible comme le vent dans les roseaux du Lego.

« Mon esprit, ô Connal ! est sur mes collines ; mon corps, sur les sables d’Érin. Tu ne t’entretiendras jamais avec Crugal, et tu ne trouveras plus sur la bruyère la trace de ses pas. Je suis léger comme la brise du Gromla, et je glisse comme l’ombre du brouillard. Gonnal, fils de Golgar, je vois un nuage de mort ; il plane, sombre, au-dessus des plaines de Léna. Les fils de la verte Érin doivent tomber ; éloigne-toi du champ des fantômes ! » Semblable à la lune obscurcie, il disparaît au milieu d’un tourbillon de vent. « Arrête, s’écrie le puissant Gonnal, arrête, mon sombre ami ! éloigne de toi ce météore du ciel, enfant de l’orageuse Cromla ! Quelle caverne est ta demeure, quelle colline à la verte tête est l’asile de ton repos ? N’entendrons-nous plus ta voix dans la tempête, dans le bruit du torrent des montagnes ; quand les faibles enfants des vents sortent, et, à peine aperçus, passent sur le désert ? »

Connal, à la voix douce, se lève, au milieu de ses armes bruyantes ; il frappe son bouclier au-dessus de Cuthullin, et le fils de la bataille s’éveille.

« Pourquoi, dit Cuthullin, pourquoi Connal