Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/222

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naise, ainsi se lèvent, ainsi retentissent les épées !

Gaul s’élance comme un tourbillon dans l’Ardven. Son épée est la destruction des héros. Swaran ressemble au feu du désert dans les bruyères du Gormal. Comment pourrais-je dire dans mes chants la mort de tant de lances ? Mon épée se lève et flamboie dans la sanglante mêlée. Que tu étais terrible, Oscar, ô le meilleur et le plus grand des fils ! Je me réjouissais dans le secret de mon âme, quand son glaive flamboyait sur les ennemis renversés. Ils fuient en tumulte sur la bruyère de Lena : nous poursuivons, nous massacrons ! Comme les pierres qui bondissent de rochers en rochers ; comme les haches dans les forêts retentissantes ; comme le tonnerre roule de montagne en montagne, en éclats brisés et terribles ; tels, de la main d’Oscar et de la mienne, le coup succède au coup et la mort à la mort !

Mais Swaran environne le fils de Morni, comme les flots impétueux d’Inistore. Fingal, à cette vue, se lève sur sa colline ; il saisit sa lance : « Va, Ullin, va, mon vieux barde, s’écrie le roi de Morven, rappelle au fier Gaul et les combats et l’exemple de ses pères ! soutiens par tes chants mon armée qui faiblit ; les chants raniment les guerriers. » Le majestueux Ullin s’avance dans les pas de la vieillesse, et parle au roi des épées : — « Fils du chef aux généreux coursiers, fier et bondissant roi des lances, bras fort dans les périlleux labeurs, cœur inflexible qui ne cède jamais, chef aux armes aiguës de la mort ; frappe et renverse l’ennemi ! que leurs blanches voiles ne bondissent jamais vers la sombre Inistore ! que ton bras soit comme la foudre, tes yeux comme la flamme, et ton cœur un roc inébranlable ! Autour de toi fais voler ton épée comme un météore de nuit, lève ton bouclier comme le feu de la mort ! Fils du chef aux généreux coursiers,