Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/239

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brillaient au rayon de la nuit. Il vit la douleur de Swaran et parlant au premier de ses bardes : « Ullin, dit-il, entonne le chant de paix. Oh ! apaise mon âme après la guerre ! Que mon oreille oublie, à tes accents, le bruit terrible des armes : que cent bardes s’approchent pour distraire le roi de Lochlin. Il faut qu’il nous quitte joyeux ; car triste, jamais personne ne s’éloigna de Fingal. Oscar, l’éclair de mon épée est contre le fort dans le combat ; mais elle repose paisible à mes côtés quand les guerriers m’ont cédé dans la guerre. »

« Trenmor, dit la bouche aux chants mélodieux, vivait dans les jours des années évanouies. Il bondissait sur les vagues du nord, compagnon de la tempête ! Les hauts rochers de la terre de Lochlin, ses bois pleins de murmures, à travers le brouillard, apparaissent au héros : il serre ses voiles arrondies comme le sein blanc des femmes. Trenmor poursuivit le sanglier qui rugissait dans les bois du Gormal. Beaucoup de guerriers avaient fui devant lui ; mais il roula mourant sous la lance de Trenmor. Trois chefs, qui virent cet exploit, parlèrent du puissant étranger. Ils disaient qu’il était semblable à une colonne de feu dans les armes brillantes de sa valeur. Le roi de Lochlin prépara la fête, il y convia le jeune Trenmor. Trois jours il fut fêté dans les tours de Gormal, et dans le combat il eut le choix des armes. Le pays de Lochlin n’eut pas de héros qui ne cédât à Trenmor. La coupe de la joie circula avec des chants à la louange du roi de Morven ; de celui qui était venu sur les vagues, du premier entre les hommes puissants ! »

« Quand se leva le quatrième matin, le héros lança son navire et se promena le long du rivage silencieux, appelant les vents rapides qu’il entendait au loin murmurer derrière les bois. Couvert de ses armes d’acier, parut alors un fils des forêts du