Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/298

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clier est terrible comme la lune sanglante qui monte à travers la tempête. Ensuite viennent Ossian, roi des chants, et le fils de Morni, le premier des hommes. Connal s’élance en avant à l’aide de sa lance ; Dermid laisse flotter sa brune chevelure ; Fillan bande son arc, ce jeune chasseur du Moruth. Mais quel est celui qui les devance, terrible comme le cours d’un torrent ? C’est le fils d’Ossian ; son visage brille entre les boucles de sa chevelure ; ses longs cheveux tombent sur ses épaules ; ses noirs sourcils sont à demi cachés sous l’acier ; son épée pend librement à son côté ; sa lance étincelle à chacun de ses mouvements. J’ai fui ses terribles regards, ô roi de la haute Témora ! »

« Fuis donc, homme faible ! répondit le sombre courroux de Foldath ; fuis vers les torrents de ton pays, enfant à l’âme débile ! N’ai-je pas vu cet Oscar ? J’ai vu ce chef dans la mêlée. Il est, dans les dangers, de la race des puissants ; mais il est d’autres qui lèvent aussi la lance ! Érin a plus d’un fils aussi brave, ô roi de Témora des bois ! Permets que Foldath s’oppose à lui dans sa puissance ; permets que j’arrête ce torrent impétueux ! Ma lance est couverte de sang, mon bouclier est pareil aux murailles de Tura ! »

« Foldath ira-t-il seul à la rencontre des ennemis ? reprit Malthos au noir sourcil. Ne sont-ils pas sur nos côtes, comme les eaux de plusieurs torrents ? Ne sont-ce pas ces mêmes chefs qui vainquirent Swaran quand s’enfuirent les enfants de la verdoyante Érin ! Et Foldath ira combattre leurs plus braves héros ! Foldath au cœur d’orgueil, prends avec toi les forces de notre armée et que Malthos t’accompagne. Le carnage a rougi mon épée, mais qui jamais m’en entendit parler ? »

« Fils de la verte Érin, dit Hidalla, que Fingal n’entende point vos paroles. L’ennemi pourrait s’en