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car il y en a un qui est élevé par-dessus celui qui est élevé, et qui y prend garde, et il y en a de plus élevés qu’eux.

9 La culture de la terre a un avantage par-dessus toutes choses. Le roi est assujetti au champ.

10 Celui qui aime l’argent n’est point rassasié par l’argent, et celui qui aime un grand train, n’en est pas nourri. Cela aussi est une vanité.

11 Où il y a beaucoup de bien, il y a beaucoup de gens qui le mangent ; et quel profit en a celui qui le possède, sinon qu’il le voit de ses yeux ?

12 Le sommeil de celui qui laboure est doux, soit qu’il mange peu ou beaucoup ; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir.

13 Il y a un mal fâcheux que j’ai vu sous le soleil, c’est que des richesses sont conservées pour le malheur de celui qui les possède.

14 Et ces richesses-là périssent par un mauvais trafic, de sorte qu’on aura mis au monde un enfant à qui il n’en parviendra rien.

15 Un tel homme s’en retournera nu, comme il est sorti du ventre de sa mère, s’en allant comme il est venu, il n’emportera rien de son travail auquel il a employé ses mains.

16 C’est aussi ici un mal fâcheux, que comme il est venu, aussi s’en va-t-il ; et quel avantage a-t-il d’avoir travaillé après du vent ?

17 Il mange aussi tous les jours de sa vie dans les ténèbres, et il se chagrine beaucoup, et son mal va jusqu’à la fureur.

18 Voici donc ce que j’ai reconnu ; c’est que c’est une chose bonne et agréable à l’homme, de manger et de boire, et de jouir du bien de tout son travail dont il s’occupe sous le soleil, durant les jours de sa vie que Dieu lui a donnés ; car c’est là sa portion.

19 En effet, ce que Dieu donne à tout homme, des richesses et des biens, dont il le fait maître pour en manger et pour en prendre sa part, et pour se réjouir de son travail, cela est un don de Dieu.

20 Car il ne se souviendra pas beaucoup des jours de sa vie, parce que Dieu lui répond par la joie de son cœur.



Les richesses sont périssables, et l’homme lui-même passe avec toute sa gloire.


1 Il y a un mal que j’ai vu sous le soleil, et qui est fréquent entre les hommes,

2 savoir, qu’il y a tel homme à qui Dieu donne des richesses, des biens et des honneurs, tellement que rien ne manque à son âme de tout ce qu’il saurait souhaiter ; mais Dieu ne l’en fait pas maître pour en manger ; mais un étranger le mangera. Cela est une vanité, et un mal fâcheux.

3 Quand un homme aurait mis au monde cent enfants, et vécu plusieurs années, de sorte qu’il eût multiplié les jours de ses années, néanmoins, si son âme ne s’est pas rassasiée de bien, et que même il n’ait point de sépulture, je dis qu’un avorton vaut mieux que lui.

4 Car il sera venu en vain, et s’en sera allé dans les ténèbres, et son nom aura été couvert de ténèbres.

5 Il aura même plus de repos que celui-là, parce qu’il n’aura point vu le soleil, ni rien connu.

6 Et quand il aurait vécu deux mille ans, s’il n’avait pas joui de ses biens, tous ne vont-ils pas en un même lieu ?

7 Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, et toutefois, son désir n’est jamais rempli.

8 Car, qu’est-ce que le sage a de plus que l’insensé ? Ou, quel avantage a l’affligé qui sait se conduire parmi les vivants ?

9 Il vaut mieux voir de ses yeux, que d’avoir des désirs vagues. Cela aussi est une vanité et un tourment d’esprit.

10 Le nom de celui qui est, est déjà nommé ; on sait qu’il est homme, et qu’il ne peut contester avec celui qui est plus fort que lui.

11 Quand on a beaucoup, on a tant plus de vanité. Quel avantage en a l’homme ?

12 Car qui est-ce qui connaît ce qui