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LE LIVRE ET LE DOCUMENT


262.22 Catalogue.

a) Le catalogue est un élément capital de la bibliothèque. Sans catalogue, elle est un corps sans tête.

b) On a traité avec la bibliographie sous le n° 261 tout ce qui concerne le catalogue.

c) L’inventaire se combine avec le catalogue, mais il est de première importance. L’inventaire peut être établi soit sur registre soit sur fiche. Les inscriptions y étant établies au jour le jour ou dans un ordre numérique suivi, les avantages des fiches quant à l’intercalation sont moindres ; ceux de la répartition du travail entre plusieurs n’existe que dans les grands établissements ou lorsqu’il s’agit d’arriéré. L’inventaire est comparable au Livre Journal dans la comptabilité. Il peut servir de base aux autres écritures des autres parties du catalogue qui, s’il est complet, peuvent en être extraites à la manière dont les écritures du Grand-Livre, qui classe les articles par comptes, sont extraites du Journal. L’inventaire en registre peut s’établir pour chaque ouvrage, soit en un texte continu, les déterminations suivant les diverses caractéristiques à décrire, soit en colonnes.

Les caractéristiques à mentionner sont les suivantes : 1° Date de l’entrée de l’ouvrage (mois, jour et année). 2° Numéro d’ordre de l’inventaire. 3° Indice de la classification. 4° Les indications d’ordre bibliographique : auteur, titre, etc. 5° Reliure, leur état. 6° Nombre d’exemplaires. 7° Mode d’acquisition, achat, prix. 8° Valeur actuelle. 9° Donation (nom du donateur). 10° Échange. 11° Observations diverses.

d) Les bibliothèques sont devenues des organismes de bibliographie et elles sont d’autre part des organismes de coopération à la bibliographie. Elles y sont amenées par leur propre catalogue, par le catalogue collectif national ou local, qu’entreprennent certaines d’entre elles — par les travaux bibliographiques qu’elles élaborent, qu’elles éditent ou que font les membres de leur personnel. (Ex. Library of Congress. Preussische Staatsbibliothek).

262.44 Placement sur les rayons.
262.441 NOTION ET BUT.

Les ouvrages ne sauraient être placés pêle-mêle sur les rayons. Il faut un ordre en relation avec le catalogue. Le but de tout classement est de faciliter la recherche. Du classement qu’on donnera aux livres sur les rayons dépendra le plus ou moins de facilité qu’on aura à les retrouver. La cote de placement est la marque ou étiquette apposée sur les ouvrages et qui porte les éléments destinés à déterminer la place à occuper sur le rayon par chaque ouvrage dans la série constituée par la collection bien ordonnée de tous les ouvrages. La cote de placement sert donc à retrouver les livres. Elle est le lien entre le catalogue, les ouvrages et les rayons sur lesquels ceux-ci sont déposés. Elle doit donc être portée sur les notices du catalogue, sur les ouvrages eux-mêmes, et en outre fournir des repères portés de distance en distance sur les rayons. La cote de placement est en corrélation directe avec le système adopté pour le placement. Sa forme et ses éléments diffèrent donc d’après lui.

262.442 SYSTÈME DE PLACEMENT DES LIVRES.

Trois systèmes fondamentaux de placement sur les rayons sont possibles. Ces systèmes s’excluent, il faut choisir l’un d’eux et s’y tenir rigoureusement.

Les formats, les fonds et la disposition matérielle des rayons viennent apporter quelque complication et devraient être combinés avec le système adopté.

A) Placement par numéro d’inventaire. — Le système de placement le plus simple est celui de l’ordre des numéros matricules attribués aux ouvrages dans l’inventaire. Les ouvrages s’ajoutent les uns à la suite des autres, à mesure de leur arrivée. La recherche s’opère d’après leur numéro. Les périodiques formant série à part, sont suivis chacun d’un espace libre correspondant à leur accroissement normal.

B) Placement dans l’ordre systématique décimal. — Ce placement est opéré par indice de la classification décimale subdivisé par numéro d’inventaire. On écrit la cote sous la forme

xxxxxxxxxx ou xxxxxxxxxx


Sur les rayons les ouvrages eux-mêmes sont placés dans l’ordre des divisions décimales. On obtient ainsi un parallélisme parfait entre le placement sur les rayons, le catalogue méthodique par matières et la classification décimale. L’ordre adopté peut être celui de la classification abrégée (division du 1er, 2e ou 3e degré) ou de la classification détaillée et complète. Les ouvrages traitant de plusieurs sujets sont placés sur les rayons à l’indice du sujet principal. On peut les rappeler sous les autres indices, au moyen de cartons ou de planchettes portant la notice abrégée de l’ouvrage et renvoyant à l’indice du sujet principal.

C) Placement par ordre alphabétique. — Les ouvrages dans ce système sont disposés sur les rayons dans l’ordre même du catalogue alphabétique. Si un auteur est représenté par plusieurs ouvrages, on sous-classe les titres de l’ouvrage, ordonnés eux-mêmes alphabétiquement. Pour faciliter ce classement, on établit des tables qui transforment les groupes de lettres des noms, en groupes de chiffres.[1]

  1. Aux États-Unis, les Tables de Cutter et de Biscoe. Les Russes en ont fait une adaptation à la forme et à la fréquence de leurs noms propres. Voir Griorjev, J. V. : Distribution et conservation des livres dans les bibliothèques, Moscou 1931, p. 23.