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ORGANISATION RATIONNELLE DU LIVRE

sables du catalogue national de chaque pays. Sur les Bibliographies nationales ou internationales qui publient les dépouillements primaires des périodiques. 3° Sur les Bibliographies empruntant leurs éléments aux bibliographies primaires. 4° Sur les catalogues et répertoires des bibliothèques en général. 5° Sur les notes et documents des fichiers et classeurs des travailleurs scientifiques.

Suivant celui des cinq moments sousdits auxquels intervient l’indexation, elle a une sphère d’utilité plus grande. Faite à la source sur les œuvres elles-mêmes, ou tout au moins sur les bibliographies primaires, elle suit le sort des œuvres et de leurs notices bibliographiques et catalographiques à travers toute leur circulation et distribution ultérieure. Un double effort doit donc être fait en vue à cette indexation. Il faut décider : a) les auteurs et les éditeurs ; b) les publicateurs de bibliographies primaires.

422.12 Sur le Répertoire bibliographique universel.

1. Définition et contenu. — Le Répertoire Bibliographique Universel R. U. P. ou (Bibliographie Universalia) est conçu comme un catalogue dans lequel doit être enregistré intégralement et classée toute la production intellectuelle, sous une forme qui en constitue l’inventaire, et qui la rende largement accessible à tous et à toutes fins. Il doit s’étendre aux œuvres, comprendre les écrits de tous les temps, produits en tous pays, sous toutes les formes de toutes les matières. En doivent faire partie les livres, brochures, feuilles volantes, les périodiques, les journaux, les publications officielles, les ouvrages scolaires. En seront exclus la musique, les estampes, la numismatique, l’épigraphie, les pièces d’archives.

On ne se bornera pas à y mentionner les ouvrages comme unités. Quand ils formeront des collections, ils y figureront avec tous leurs éléments composants, c’est le cas des œuvres polygraphiques. C’est le cas surtout des périodiques. Le Répertoire contiendra leurs dépouillements, c’est-à-dire les notices de tous les articles qui composent chacun de leurs fascicules.

2. Organisation du Travail. — Le Répertoire Bibliographique Universel est conçu comme la somme des Bibliographies particulières. Le travail d’élaboration doit en être réparti sur une double base : nationale et internationale.

a) Les Bibliothèques nationales de chaque pays doivent accepter la responsabilité du catalogue des ouvrages nationaux. Elles sont qualifiées à cet effet étant instituées pour recueillir toute la production bibliographique de leurs pays respectifs. Elles cataloguent nécessairement leurs collections et beaucoup d’entr’elles ont reçu déjà la mission d’élaborer la Bibliographie nationale. Il est donc rationnel en envisageant une économie maximum des efforts de leur demander de combiner, en un seul, trois ordres de travaux : Leur catalogue, la Bibliographie nationale, la participation de celle-ci à la Bibliographie. À défaut de la Bibliothèque nationale, une autre organisation nationale, aussi large de but, et fédérative de constitution, doit assurer la fonction ici décrite.

b) Les Associations Internationales spécialisées doivent accepter chacune d’assurer le dépouillement intégral des périodiques de leur spécialité, soit par elles-mêmes, soit par quelque tiers organe placé sous leur contrôle. Les Associations Internationales évoluent rapidement vers un stade où elles assument les fonctions d’organisation internationale du travail intellectuel, dont fait partie la Documentation. Elles deviennent des fédérations groupant les Associations nationales de leur spécialité et dès lors leur est possible de procéder elles-mêmes à une répartition du travail pur pays entre leurs diverses sections. Le dépouillement des périodiques est une œuvre qui dépasse les forces d’une Bibliothèque nationale, à moins qu’il s’agisse de petits pays à faible production. Les articles en général portent sur des sujets très particuliers et ils exigent, pour leur classement adéquat et détaillé, les connaissances de spécialistes aussi nombreux qu’il y a de sciences. Les Associations Internationales peuvent facile ment recourir à la coopération de ces spécialistes. Ce sont leurs membres, les travailleurs intellectuels dans tous les domaines, qui sont les premiers intéressés soit à faire connaître leurs travaux dans ces périodiques, soit à connaître eux-mêmes les travaux qui se poursuivent partout.

3. Centralisation, décentralisation. — Si l’Institut disposait des ressources nécessaires, il serait possible d’opérer à son siège central de dépouillement de tous les périodiques, le classement des notices et leurs publications, l’envoi régulier à toutes les Bibliothèques, à tous les centres et particuliers intéressés. L’Institut constituerait dans son sein, des bureaux, se divisant la tâche entr’eux d’après les matières et il s’attacherait la collaboration de spécialistes qualifiés.

Une telle organisation permettrait de donner à l’œuvre entière l’ampleur, la régularité et l’efficience qu’on peut attendre d’un travail réalisé en grand par des méthodes standardisées et conduit en séries bien ordonnées, avec l’aide maximum d’un outillage technique. Une collection centrale de périodiques serait formée en connexion avec la Bibliothèque internationale. Ce serait sur le vu même des articles qu’il serait opéré. Il va de soi que tous, corps savants, éditeurs et particulier mêmes, seraient directement intéressés à envoyer gratuitement leurs périodiques à un enregistrement universel.

Comme pareille organisation, faute de ressources et d’accords pour les obtenir, n’a pu être réalisée jusqu’ici, c’est à la méthode décentralisée qu’il a fallu recourir. Celle-ci consiste essentiellement à faire supporter la charge du travail par les unités intéressées, et à opérer la corrélation des résultats de ce travail.

4. Principes.

a) Le R. B. U. est établi sur fiches de format universel. Il est divisé en deux parties l’une par auteur, l’autre par