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LIVRE PREMIER.

IV. Les Zones.

Ainsi qu’il a tracé d’un compas immortel
Cinq zones partageant les régions du ciel;.
Cinq zones sur la terre, aux mêmes intervalles,
Partagent ses climats en mesures égales.
L’une, par la chaleur dévorée en tout tems[1],
Ceint le milieu du globe, et n’a point d’habitans.
Un éternel amas de neige et de froidure,
Des deux pôles glacés hérisse la ceinture ;
Et du froid et du chaud variant le degré,
Sur deux zones encor règne un ciel tempéré.

  1. Les anciens ont cru que les zones glaciales, ainsi que la torride, étaient inhabitées, et même inhabitables. On sait aujourd’hui que la longueur des nuits, la fraîcheur des rosées, les vents réglés et continuels,. la hauteur des montagnes, et le grand nombre des vapeurs que le soleil tire incessamment de la mer, et qui se convertissent en pluies légères, concourent à établir dans la zone torride une température supportable. On sait de même, que dans la partie des zones glaciales la plus voisine des cercles polaires, la longue présence du soleil sur l’horizon, dans les six mois d’été, compense son peu de hauteur, et donne assez de chaleur à la terre pour la rendre susceptible de productions. Mais ces régions froides ne sont pas, à beaucoup près, aussi habitées que la zone torride.
    C’est là que la nature, et plus riche, et plus belle,
    Signale avec orgueil sa richesse éternelle.
    Poème des Saisons.