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MÉTAMORPHOSES D’OVIDE.

V. Les Vents.

Moins léger que le feu, mais plus léger que l’onde,
Le fluide des airs environne le monde.
C’est là qu’il suspendit les nuages mouvans,
La foudre, effroi de l’homme, et l’empire des vents.
Mais celui qui des airs leur a livré les plaines,
Asservit à des lois leurs bruyantes haleines ;
Et rendant leur discorde utile à l’univers,
Relégua chacun d’eux en des climats divers.
L’impétueux Borée envahit la Scythie ;
L’Eurus oriental régna sur l’Arabie :
Les bords où le soleil éteint ses derniers feux,
Échurent à Zéphyr ; et l’Autan nébuleux
Souffla sur le Midi la pluie et les orages.
Par-delà le séjour des vents et des nuages,
S’étend dans l’empyrée un espace azuré
Où nage de l’Éther le fluide épuré.

VI. Les Astres.

Lorsque le grand arbitre eut prescrit ces limites,
À des astres sans nombre il traça leurs orbites.
Tout le ciel rayonna de flambeaux éclatans,
Dans la nuit du chaos obscurcis trop long-tems.
La région d’azur de mille astres peuplée,
Fut des dieux immortels la demeure étoilée ;