Page:Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/17

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signé sa place à chaque élément, pour que la terre fût également arrondie, il lui donna la figure d’un vaste globe ; ensuite il ordonna aux flots de se répandre, de s’enfler au gré des vents en courroux, et de ceindre la terre. Il fit aussi les fontaines, les étangs et les lacs immenses, entoura de rives sinueuses les fleuves rapides, qui, dans leurs cours divers, disparaissent au sein de la terre ou parviennent jusqu’à l’Océan, et, reçus dans ses larges bassins, ne frappent plus d’autres bords que ses rivages. Il ordonna également aux plaines de s’étendre, aux vallées de s’abaisser, aux forêts de se parer de feuillage et aux rochers de s’élever.

Il divisa le ciel en cinq zones, deux à droite, deux à gauche, et l’autre, plus ardente, au milieu d’elles. Il partagea aussi sagement notre globe en cinq régions qui correspondent aux cinq régions célestes. La zone torride est inhabitable. Des neiges profondes couvrent les deux zones voisines des pôles, et, dans l’espace égal qui s’étend à côté de chacune, règne une douce température produite par le mélange du froid el du chaud. Au-dessus se balance l’air, moins léger que le feu, comme l’eau est moins pe-