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ORNEMENTS ARABES.

les contours. Nous reconnaissons, à première vue, que le principe du rayonnement des lignes d’une tige-mère, et celui des courbes tangentes de ces lignes, y étaient, ou retenus par la tradition gréco-romaine, ou suivis par sentiment, d’après l’observation de la nature.

Plusieurs des dessins, tels que 2, 3, 4, 5, 12, 13, 32, 38, retiennent encore les traces de cette origine grecque : deux fleurs, ou une fleur tournée en haut et une autre tournée en bas, aux deux bouts de la tige ; il y avait cependant cette différence que chez les Grecs les fleurs ou feuilles ne formaient pas partie


Arabe.

Arabe.

Arabe.

Grec.

Mauresque.

de l’enroulement, mais elles en naissaient, tandis que chez les Arabes l’enroulement même était changé en feuille intermédiaire. Le No. 37 montre l’enroulement continu dérivé de l’art romain, mais la division à chaque tour de l’enroulement, qui caractérise si fortement l’ornement romain, y est omis. L’ornement dont nous donnons la gravure ci-dessous est tiré de Ste. Sophie, et représente, à ce qu’il paraît, un des premiers exemples de ce changement.

Les dessins droits de cette planche, pris principalement des intrados des fenêtres, et qui à cause de cela, ont tous une tendance verticale, peuvent être considérés comme les germes de tous les modèles de cette classe d’un dessin si exquis, où la répétition du même dessin, côte-à-côte, en produit un autre ou plusieurs autres. Plusieurs, parmi les dessins de cette planche, devraient être doubles dans la direction latérale ; mais le désir que nous avions d’en reproduire autant de variétés que possible, nous a empêchés de graver la répétition.

À l’exception de l’ornement du centre de la planche XXXII., qui est pris de la même mosquée que l’ornement de la planche précédente, tous les ornements des planches XXXIII. et XXXIV., datent du treizième siècle, c’est-à-dire qu’ils sont plus récents de quatre cents ans que ceux de la mosquée de Tooloon. Les progrès faits dans le style, pendant cette période, se voient au premier regard. Ces ornements sont bien inférieurs, cependant, à ceux de l’Alhambra, qui datent de la même époque. Les Arabes ne sont jamais arrivés à l’état de perfection dans la distribution des masses, ou dans l’ornementation des surfaces, que les Maures avaient atteint à un si haut degré. L’instinct moteur est le même, mais l’exécution est bien inférieure. Dans l’ornement mauresque, le rapport entre les aires de

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