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Il s’ensuit que, —

Chaque secondaire étant un composé de deux primaires, se trouve neutralisée par la primaire qui forme son complément d’après ces mêmes proportions : ainsi, 8 d’orange (rouge et jaune) seront neutralisés par 8 de bleu (complément de l’orange), 11 de vert par 5 de rouge, 13 de pourpre par 3 de jaune.

Chaque tertiaire étant un composé binaire de deux secondaires, est neutralisée par la secondaire qui reste : comme 24 d’olivâtre par 8 d’orangé, 21 de brun roussâtre par 11 de vert, 19 de citrin par 13 de pourpre.

Proposition 19.
       Dans la proposition ci-dessus, il est supposé que la couleurs s’emploient dans leurs intensités prismatiques ; mais chaque couleur a une variété de tons quand elle est mêlée avec du blanc, ou de nuances lorsqu’elle est mêlée avec du gris ou du noir.

Quand une couleur pure est Des contrastes et des
équivalents harmonieux
des tons, des nuances,
et des teinte.
contrastée avec une autre couleur plus faible, le volume de celle-ci doit être augmenté en proportion.

Proposition 20.
       Chaque couleur a une variété de teintes qu’on obtient par le mélange avec d’autres couleurs, outre la série des tons et des nuances obtenues par son mélange à divers degrés avec le blanc et le noir : ainsi en jaune nous avons — le jaune orangé d’un côté et le jaune citron de l’autre ; de même qu’en rouge — le rouge écarlate et le rouge cramoisi ; et dans chacune de ces couleurs il y a toutes les variétés de tons et de nuances.

Lorsqu’une primaire, teintée d’une autre primaire, est contrastée avec une secondaire, la secondaire doit avoir une teinte de la troisième primaire.

Proposition 21.

En employant les couleurs primaires Des positions
que différentes couleurs
doivent occuper.
sur des surfaces modelés, on doit placer le bleu, qui se retire, sur les surfaces concaves ; le jaune, qui s’avance, sur les surfaces convexes ; et le rouge, la couleur intermédiaire, sur les dessous ; ayant soin de détacher les couleurs avec du blanc appliqué aux plans verticaux.

       Si l’on ne peut pas se procurer les proportions requises par la proposition 18, on peut obtenir la balance en opérant un changement dans les couleurs mêmes : ainsi si les surfaces il colorier fournissent trop de jaune il faut rendre le rouge plus cramoisi et le bleu plus pourpré — c’est à dire, qu’il faut en retirer le jaune ; de même si les surfaces fournissent trop de bleu, il faut rendre le jaune plus orangé et le rouge plus écarlate.
Proposition 22.

Les différentes couleurs doivent être mélangées et fondues de manière que les objets coloriés, vus à distance, représentent un éclat neutralisé.

Proposition 23.

Une composition ne peut être parfaite s’il y manque l’une ou l’autre des trois couleurs primitives, soit dans son état naturel soit à l’état de combinaison.

Proposition 24.

Lorsque deux nuances De la loi des
contrastes simultanés
des couleurs ;
loi due à M. Chevreul.
de la même couleur sont juxtaposées, la nuance claire en paraîtra plus claire, et la nuance foncée plus foncée.

Proposition 25.

Quand deux couleurs différentes se trouvent en juxtaposition l’une de l’autre, elles subissent une modification double : d’abord à l’égard du ton (la couleur claire paraissant plus claire, et la couleur foncée paraissant plus foncée) ; puis, à l’égard de la teinte, car chacune des deux couleurs se teindra de la couleur complémentaire de l’autre.