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ORNEMENTS DE LA RENAISSANCE.

Tratti, ou bandelettes larges, nouées de différentes manières,
Partie de pilastre d’une porte du palais présenté par les Génois à Andrea Doria.
et d’où s’élançaient de petites branches. Prix, deux livres le cent.

Soprabianco, c’était une peinture blanche sur un fond de céruse, pendant que la marge de l’assiette était entourée de bordures vertes ou bleues. Ces ornements valaient un demi-écu le cent.

Quartiert. — Dans ces motifs, l’artiste divisait le fond de l’assiette en six ou huit rayons, qui allaient en divergeant du centre à la circonférence ; chaque espace était d’une couleur particulière, sur laquelle on mettait des bouquets peints en différentes nuances. Les peintres recevaient pour ce genre d’ornement le prix de deux livres le cent.

Gruppi. — C’étaient des bandes larges entrefilées de petites fleurs. Le motif en était plus grand que celui des « tratti ; » et on l’embelissait quelquefois par une petite peinture placée au centre ; dans ce cas le prix en était d’un demi-écu, mais sans cette peinture additionnelle, on n’allouait que deux jules.

Candelabri. — Ces ornements se composaient d’un bouquet vertical s’étendant d’un côté de l’assiette à l’autre, l’espace des deux côtés étant rempli par des feuilles et des fleurs éparses. Le prix des Candelabri
Partie de pilastre d’une porte du palais présenté par les Génois à Andrea Doria.
était de deux livres le cent. La gravure ci-contre démontre que ce sujet était dès le commencement, en grande faveur chez les meilleurs artistes du Cinque-cento, qui l’employaient très généralement.

Nous aurions à dépasser les limites de cette notice, si nous voulions nous étendre en détail sur le mérite et sur les œuvres d’artistes tels que Maestro Georgio Andreoli, Orazio Fontana, et Francesco Xanto de Rovigo, ce qui serait inutile, d’ailleurs, puisque M. Robinson dans son catalogue de la collection de Soulages, publié tout récemment, a avancé quelques vues fort intéressantes sur les différentes questions difficiles qui ont rapport à ce sujet. De même, nous ne ferons que signaler ici les modifications intéressantes apportées à la fabrication et aux dessins céramiques en France, par la persévérance indomptable de Bernard de Palissy, maître-potier de François I. Nous avons reproduit, planche LXXIX., figs. 1, 3, plusieurs spécimens des décorations de sa faïence élégante, qui, pour le dessin, occupent par rapport aux autres monuments de la renaissance française, à peu près la même position que la première majolique occupe à l’égard des monuments de la rénovation italienne. Ce style commença à se faire remarquer, il est vrai, dans la bijouterie française, déjà sous le règne de Louis XII., à l’époque où l’appui vigoureux du puissant Cardinal d’Amboise, imprima un élan considérable à cet art ; mais ce ne fut que du temps de François I., qui invita à sa cour le grand maître de la renaissance — Cellini — que l’art du bijoutier atteignit sa plus haute perfection. Pour apprécier, cependant, à sa juste valeur la condition et la nature précise des ouvrages en métaux-précieux, il est indispensable de jeter un coup-d’œil rapide sur les principaux traits carac-

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