Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/172

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nédiction . Le soir, en nous promenant., nous espérions le rencontrer peut-être, comme, cela nous était arrive, mais cette espérance s’était, évanouie comme tant d’autres. Nous rentrions au logis quand on nous annonça que tout se préparait pour remercier le Pape de son nouvel édit et qu’il y aurait une belle fête aux flambeaux. Nous dînâmes donc à la hâte avec l’abbé Gerbet et quelques amis qui étaient venus nous faire leurs adieux, nous descendîmes au Corso. Le rendez-vous était à place du Peuple. On y distribuait des torches, et ceux qui les prenaient se rangeaient par dix avec un chef de file. Mais la foule était si grande, que nous ne pûmes arriver qu’un peu au-dessus de l'’église de Saint-Charles.La nous vîmes commencer la marche triomphale. Elle s’ouvrait par plusieurs rangs d’hommes armés de torches ; ensuite venait la circulaire du cardinal Gizzi imprimée sur une grande toile blanche et portée comme une bannière, puis un corps de musique militaire ,puis une colonne serrée de gens avec des torches et qu’on évaluait a près de six mille. Bien n’était plus remarquable que l’ordre qui régnait dans cette armée improvisée, et rien n’était plus touchant que de voir côte à côte, dans les mêmes rangs, des hommes des plus hautes classes, des ouvriers en veste, des prêtres en costume, plusieurs avec des cheveux tout blancs, et tous unis dans un même sentiment, exprimé par un même cri : Viva Pio nono! Viva Gizzi! C’est assu--