Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/601

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est confiée à Loup de Ferrières, le plus fervent disciple de Cicéron et de Quintilien. Un peu plus tard, Scot Érigène introduit la philosophie au palais. Dernier héritier des spéculations d’Alexandrie, il les lègue à l’ardente curiosité du moyen âge. De ces hardiesses qui le conduiront jusqu’aux limites du panthéisme, il restera deux choses il nous laissera toutes les sources du mysticisme dans sa traduction de Denys l’Aréopagite, où iront s’inspirer Hugues, Richard de Saint-Victor, saint Bonaventure et tout le germe de la scolastique dans sa méthode, qui est déjà l’effort de la foi pour se justifier par la raison, c’est-à-dire la pensée même de saint Anselme et de saint Thomas. Cet Irlandais, ce disputeur téméraire est venu jeter à Paris un brandon qui n’en sortira plus, qu’Abélard relèvera, et qui deviendra un flambeau.

Si Charlemagne fut le fondateur de l’Université.

Nous commençons à prévoir que la réforme littéraire de Charlemagne ne périra pas plus après lui que ses desseins politiques et religieux, et nous comprenons pourquoi la tradition, qui n’a jamais complétement tort, a fait de Charlemagne le fondateur de l’Université. Non, Charlemagne ne fonda point l’Université, c’est-à-dire cette libre association de professeurs, consacrée au treizième siècle par les priviléges des papes et par le patronage des rois. Mais on peut dire que Charlemagne avait donné d’avance un esprit à ce corps, qu’il avait commencé la popularité, l’universalité de l’en-